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Numéro 565

Vendredi 10 février 2023

Edito

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Stéphane Babey

Et si on installait la Suisse à l’étranger ?

L’UDC a encore eu une idée de génie ! Enfin, pour être précis, l’UDC a encore copié une idée de génie, puisque celle-ci nous vient de Grande-Bretagne. Il s’agit d’ouvrir des centres de requérants d’asile à l’étranger, par exemple en Afrique, afin que plus aucun migrant ne pose le pied sur sol suisse avant que sa demande ne soit acceptée. Londres y réfléchit, mais pour l’instant ça se révèle juridiquement compliqué. Pour la Suisse, c’est tout simplement contraire à tous les traités internationaux signés. Mais ce n’est pas grave, l’UDC a l’habitude de proposer des machins irréalisables juste pour se faire mousser auprès de ses électeurs. La politique utile et applicable, c’est pas trop son truc. Elle préfère proposer n’importe quoi pour se faire élire, et ensuite ne rien faire lorsqu’elle détient le pouvoir et dire que c’est la faute des autres si rien ne marche comme promis. Vieille rengaine depuis 30 ans, mais qui ne lasse visiblement pas le bon peuple.

Mais c’est vrai qu’ils font vraiment trop chier, ces étrangers !
Il faut agir ! Mais comment ? Il y aurait peut-être une astuce plus conforme au droit. Et si on faisait croire aux étrangers qu’ils sont en Suisse tout en restant chez eux ? On finance des panneaux avec écrit « Bienvenue en Suisse ! » à poser à leurs frontières, on leur envoie des pots de géraniums à installer sur leurs balcons, on leur fournit des habits folkloriques bien de chez nous, et le tour est joué ! Ils se croient en Suisse et n’essaient plus de venir dans notre beau pays.

Ça ne marcherait pas parce que c’est trop énorme ? Certes, mais les étrangers sont bêtes, c’est d’ailleurs pour ça qu’on n’en veut pas ici. Ils sont prêts à gober n’importe quoi, ces idiots. Alors que les Suisses, eux, font preuve d’un bel esprit critique et ne prennent pas des vessies pour des lanternes. Enfin, sauf quand il s’agit de glisser un bulletin dans l’urne. Là ils ont quand même tendance à croire les débilités de certains partis populistes. Mais que voulez-vous, personne n’est parfait, même en Suisse…

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