Purée de presse

Tiens ? Tamedia licencie en masse ? Oh mais quelle surprise… Ta-quoi ? Ah oui, pardon. Tamedia – ou plutôt TX Group aujourd’hui – est une entreprise de presse qui imprime encore sur papier des publicités (un peu), accompagnées de quelques articles écrits par des journalistes, pour remplir autour.

Mais les temps sont durs pour faire du fric. Alors que faire ? Facile : supprimer ce qui est l’essence du rôle de la presse, l’information vérifiée. D’abord on vire les journalistes. Les lecteurs suivront et ensuite, place au vide.

Triste descente aux enfers d’une profession en voie de disparition. Chez Edipresse – vendue depuis à Tamedia – nous avons connu un grand éditeur, Marc Lamunière.

Un homme pour qui la presse était une vraie passion. De ces « patrons de presse » qui souhaitaient transmettre le savoir, la culture et la démocratie. Ouh le vilain mot ! Un mot qui implique la capacité à réfléchir, à se faire son propre avis. A décider. Bref, à créer des problèmes à une société qui préfère, de loin, ceux qui se laissent docilement prendre en charge et guider sans réfléchir.

Heureusement, Pierre Lamunière, le fils de Marc, a vendu son âme et l’entreprise pour faire de l’immobilier et du fric.

Et les journalistes alors ? Ils représentent la profession la moins respectée par la population après la police. Et, comble de malchance pour eux, ils ne sont pas respectés non plus par les propriétaires des médias. Le résultat est là : exit les journalistes – les éditeurs, eux, parlent de « centres de coûts » – et bienvenue à l’« info » pasteurisée made in internet.

Chers journalistes encore en activité, battez-vous ! Soyez curieux et ouverts à ce monde en perdition. C’est un devoir. La révolte vous appartient. Chères lectrices et chers lecteurs de Vigousse , merci de nous être fidèles.

Quant aux autres, et ils sont nombreux, dormez bien. Et faites de beaux rêves : le fric et le profit veillent sur vous.