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Numéro 611

Vendredi 1er mars 2024

Edito

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Jean-Luc Wenger

Ça surfe sur les rails

Le site d’information heidi.news a publié, dès le 17 février, une série d’articles sur les ravages de la poudre dans les stations de ski. Le titre du dernier épisode en date, le
27 février, est « La coke, le ski et le mythe d’une montagne qui reste pure ». Le rédacteur en chef y explique la genèse de ces reportages, l’enquête d’une jeune journaliste française qu’aucun média de l’Hexagone ne souhaitait publier. Elle a été insultée, menacée par ces saisonniers qui ont cru se reconnaître dans sa description des « travailleurs de l’ombre qui sont aussi les rois de la nuit ». Et par des gérants de boîtes de nuit et autres bars.

Son reportage, parti des stations françaises – Courchevel, Morzine et Avoriaz notamment – l’a amenée à Verbier et à Crans-Montana. Verdict sans appel : le constat est identique des deux côtés du Mont-Blanc. Les citadins viennent s’encanailler à la montagne mais le personnel, pour supporter des conditions de travail difficiles, se met également en danger.

A Verbier, on trouverait plus facilement un gramme de coke, vendu entre 100 et 120 francs, qu’un peu d’herbe. La journaliste écrit que « la cocaïne agit comme un remède miracle pour décuver. L’éthanol est toujours présent dans l’organisme, mais l’esprit est clair, on peut de nouveau se mouvoir et s’exprimer comme si on était sobre. » Elle écrit aussi que les saisonniers « sont les moteurs de l’industrie de la montagne. Le tourisme hivernal représente 5 milliards de francs en Suisse et le double en France. »

Aucune raison donc de renoncer à l’alcool, au haschisch ou à la kétamine, dix fois moins chers que la coke, mais qui transforment les surfeurs en zombies.

Après le cannabis, la cocaïne est la drogue illégale la plus consommée en Suisse. En 2017, une étude montrait que 4,2 % de la population âgée de plus de 15 ans reconnaissait avoir consommé au moins une fois de la cocaïne. Pourtant, sur les pistes, rien ne vaut une bonne Ovo.

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