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Numéro 626

Vendredi 14 juin

Edito

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Sebastian Dieguez

Alors, Euro ?

On ne sent pas une très grande excitation pour cet Euro 2024 de football en Allemagne. Oui parce que ça commence maintenant, si jamais… D’accord, les vrais amateurs de football sont évidemment au courant, mais même chez eux, franchement, on a l’impression que le cœur n’y est pas. La Nati nous fera-t-elle vibrer ? Est-ce l’Allemagne qui gagnera à la fin, comme toujours ?
Y aura-t-il le moindre coup de klaxon dans les rues ?
Les Français fermeront-ils rapidement leur gueule ? Bof, on a beau faire, c’est vraiment pas facile de se motiver.

Peut-être que le ballon rond ne suffit plus à nous amuser. Trop de magouilles, trop de pognon, trop de mépris, trop de violence, trop de sexisme, trop de racisme… et pas assez de buts. Le foot « moderne » semble avoir atteint ses propres limites, et derrière le vernis bidon de « sport populaire » et le fatras médiatique imposé autour de ses pseudo-légendes, on a fini par s’apercevoir que ce jeu, au fond, ne vaut pas spécialement mieux que le handball ou le rink hockey. C’est juste un truc où on se passe une balle pour la mettre dans un gros trou, mais en très lent et avec les pieds. C’est juste chiant, en fait.

Ou alors, c’est vraiment que les gens n’ont plus le moral. L’Euro ? Bah, c’est devenu synonyme de bureaucratie, d’extrémisme, d’impuissance, de division, d’arrogance et d’immobilisme. Si on ajoute la guerre, l’inflation, la crise climatique, l’intelligence artificielle, les inégalités et le ricanement mortifère des fachos, on se demande en quoi un tournoi de football pourrait faire rêver qui que ce soit.

De fait, ça ne semble même plus fonctionner pour exacerber les bas instincts, exalter la fibre nationaliste, attiser la haine et décérébrer les foules, ce qui était tout de même les fonctions de base du football. A croire qu’on n’en a même plus besoin.

Enfin, que le meilleur gagne, comme on dit. Aux tirs aux buts, évidemment.

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