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Numéro 632

Vendredi 6 septembre 2024

Edito

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Laurent Flutsch

Rêvons un peu beaucoup

Grâce aux mesures fortes adoptées par le Parlement dès

la décision de renoncer au nucléaire, en 2017, la pose des

panneaux solaires au long des autoroutes va bon train.

Les longs tronçons déjà équipés, ainsi que les surfaces

photovoltaïques installées sur les façades propices et les

toitures urbaines et industrielles au gré de procédures

allégées et de subsides idoines, fournissent déjà assez de

courant pour remplacer nos réacteurs nucléaires vétustes et

ruineux. S’y ajoutent bien sûr les capteurs des particuliers

encouragés par un système de subventions simplifié, sans

oublier les initiatives locales, les petites hydroliennes au fil de

l’eau et les dispositifs géothermiques. La production globale

est excédentaire et le prix de l’électricité a fortement baissé.

L’hiver, le réseau hydroélectrique en partie renforcé donne

à plein, compensant la diminution du rendement solaire.

Au pire, les accords passés avec l’Union européenne

permettraient d’importer du courant vert à prix raisonnable

pour faire l’appoint, en attendant les innovations

prometteuses élaborées par les hautes écoles pour stocker

l’énergie.

Le tout, combiné avec les mesures d’efficacité énergétique

(isolation des bâtiments, notamment) et d’économie (aide à

l’achat d’appareils neufs moins gourmands en courant), a créé

des emplois et stimulé l’économie, tout en assurant à la Suisse

une pleine autonomie. Ajoutons, pour le plaisir (et puisque

c’est un rêve, on peut tout se permettre !), la réduction des

tarifs CFF ordonnée par la Confédération pour favoriser

la mobilité douce. En matière de transition énergétique, la

Suisse fait figure de pionnière et de modèle.

Voilà à peu près ce qui pourrait être, si la politique fédérale

n’était pas dominée et sclérosée par des UDC allergiques aux

idées vertes et des PLR rassis dans leurs dogmes. Passéistes

et revanchards, ils freinent toute avancée et ne pensent qu’à

relancer le nucléaire au mépris du bon sens. A la fin du rêve

hélas, on ne peut pas vraiment dire que sur nos monts, le

soleil annonce un brillant réveil…

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