Vendredi 20 septembre
Edito
Philippe Clément
Zurich se tue à tuer vos médias
Pauvres éditeurs alémaniques ! Eux dont les affaires florissaient outre-Sarine. Eux dont le prestige, l’assurance et les certitudes forgeaient les destinées de notre pays. Que sont-ils donc venus faire dans cette galère romande ?
Arrivés ici pour « pérenniser, renforcer et faire fructifier le journalisme romand de qualité », les voici embourbés à la tête d’entités déficitaires qui ne font rien qu’à leur attirer des ennuis…
Tout ça à cause des journalistes romands ! Ces maudits « centres de coûts » qui, face à la simple évocation de saines mesurettes consistant à supprimer quelques petits postes pour sauvegarder la perfection médiatique romande, se lancent dans des actions d’une violence inouïe. Comme de débrayer une heure, « entre onze heures et midi », menaçant sans vergogne l’ordre social et la paix du travail. Quelle outrecuidance ! Quel manque de reconnaissance !
Pourtant, depuis qu’ils sont arrivés, les vrais professionnels zurichois n’ont jamais tari d’efforts pour mener à bien leur stratégie : gagner des sous ! Il n’y a bien que des journalistes pour être assez stupides pour ne pas adhérer à ce plan global génial d’économie qualitative.
Bon, il y a quelques lecteurs aussi qui, s’arrêtant sottement à la diminution de la pagination et à l’érosion de la qualité, persistent à penser qu’on les prend pour des sots. Quels ingrats !
Les Romands sont si primaires. Regardez : pour « leur s» radio et télévision non plus, ils ne veulent pas comprendre qu’on peut faire bien plus mieux avec bien plus moins. Heureusement que l’UDC – zurichoise – est là pour prouver le contraire en torpillant la redevance.