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Numéro 637

Vendredi 11 octobre

Edito

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Jean-Luc Wenger

Monochrome noir au Proche-Orient

Sinistre date anniversaire, le 7 octobre a déclenché une avalanche d’articles. Ainsi Le Temps de ce jour-là a-t-il proposé une « édition spéciale » de sept pages et de multiples entrées dans le conflit au Proche-Orient. Le premier article est titré d’un « Israël, vers la guerre éternelle ? » qui n’a rien de rassurant. La journaliste évoque évidemment la guerre contre le Hamas à Gaza et celle contre le Hezbollah au Liban. Aucun de ces fronts ne semble s’apaiser, même si l’armée israélienne a réussi à assassiner le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Pour faire bonne mesure, les tensions avec l’Iran s’aggravent.

Dans le quotidien, on lit une confirmation : « Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’a aucune stratégie de sortie du conflit. Le gouvernement veut juste le faire durer le plus longtemps possible pour survivre. » Un professeur en sciences politiques à l’Université de Tel-Aviv voit une extrême division de la société israélienne. « Prenez les juifs messianiques nationalistes. Eux ont perçu le 7-Octobre comme un signe de Dieu pour reprendre toute la terre. Que ce soit à Gaza, en Cisjordanie et même au sud du Liban. Ils appellent à plus de violence. D’un autre côté, il y a les libéraux, qui perçoivent cette date comme un désastre total. Et surtout, comme la conséquence directe de leur abandon par le gouvernement. Eux souhaitent une solution politique durable, faire la paix. » Le rapport de force parle clairement en faveur du gouvernement de « Bibi », mais pour lui et ses ministres d’extrême droite, pas question d’une solution pacifique. Le Liban, désigné à l’époque comme la Suisse du Moyen-Orient, se rapproche dangereusement de l’Afghanistan du Moyen Age, relèvent certains observateurs.

Il y a plus de vingt ans, un colloque interreligieux avait porté sur Israël-Palestine au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel. Un éditorialiste peu visionnaire avait osé titrer : « Une lueur d’espoir ». Cette faible flamme n’a pas duré, la bougie s’est éteinte.

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